lundi 18 mars 2013
INTERNATIONAL (1)
PRIX DU PETROLE
Enfin le pétrole commence à se renchérir. Cela va forcer nos économies à sortir du tout-pétrole, si dangereux pour l'environnement, et de toute manière sans avenir vu l'épuisement des ressources à moyen terme. Que cette prise de conscience, tardive chez nos décisionnaires, arrive 30 ans avant la grande pénurie, est une chance. Nous aurons peut-être le temps de rebondir pour éviter les déstabilisations et les guerres liées à la rareté de la ressource énergétique !
REFONDATION DU SYSTEME FINANCIER INTERNATIONAL
Il est important de solliciter et d’écouter le point de vue de la Chine et de l’Inde qui pèseront ensemble le tiers du PIB mondial à l’horizon 2030/2050. En effet, si ces pays ont été impliqués dans la redéfinition des règles du jeu du capitalisme mondial, alors, lors de la prochaine grande crise, qui arrivera (l’histoire du capitalisme en est jalonné), ni l’Inde ni la Chine ne pourront se considérer comme un grand acteur spolié par le Méchant Occident Impérialiste. Ceci est important pour la stabilité du monde, car ces grands pays auront alors atteint un potentiel militaire considérable, et il ne faut jamais oublier qu’en temps de crise, les fascismes et autres totalitarismes sont d’un attrait fatal pour les élites dirigeantes et le peuple excédé, facilement manipulable à ce moment précis de l’Histoire ...
GAZ RUSSE
Devant la volonté d’enlisement, La Commission Européenne, les Etats membre victimes individuellement, les industriels distributeurs de gaz, les autres industries victimes de perte suite aux pénuries, les associations de collectivité locales et les associations de particuliers, ne doivent pas attendre pour déclencher une montagne de procès en réparation selon le droit international privé. Nous sommes là dans une guerre des nerfs, le temps joue contre les Européens car les réserves s’épuisent, le seul but des deux états Russes et Ukrainien est de forcer la main de Bruxelles pour qu’elle choisisse un camp à l’exclusion de l’autre, le sien de préférence. Or, ce n’est tout simplement pas notre intérêt géostratégique !
CRISES CYCLIQUES DU CAPITALISME
Halte au catastrophisme : Depuis 200 ans, le capitalisme a connu des cycles juxtaposés longs (Kondratieff, environ 30 ans), moyens (Juglar, environ 7 ans), et courts (Kitchin, 3 ans). Confer « Crise mondiale, théories et réalités », Synthèse +, de Michel Castellani aux éditions Sirey, très complet.
Le capitalisme a des capacités de récupération singulières, car il agit sur l’intérêt de chacun (et non de tous …). Le capitalisme a aussi une singulière myopie, surtout lorsqu’il n’est pas régulé, et se retrouve planté dans la crise suivante sans qu’une volonté de prévoir se dégage.
Mais qui peut douter de l’importance des crises à venir : crise iranienne, fin du pétrole pas cher, dégâts du réchauffement climatique, hégémonies chinoises et indiennes, crise des matières premières, crise alimentaire, crise de l’eau etc.
COMMISSARIAT AU PLAN EUROPEEN
L’Union Européenne aurait tout intérêt à créer un commissariat au plan consultatif et incitatif, sur le modèle français, ceci afin de donner le « La » aux états et aux entreprises, notamment transnationales.
Il vaut mieux produire des analyses pertinentes qui guident l’action, plutôt qu’une couche supplémentaire de réglementation qui serait mal acceptée, par les états, les entreprises, les populations …
ATTAQUES CONTRE LA POLITIQUE ECONOMIQUE ALLEMANDE
Nicolas Sarkozy attaque Angela Merkel, qui met en place des mesures d’austérité. La France prétend que l’Allemagne, en meilleure santé financière relative, devrait dépenser plus pour une relance keynésienne européenne. Or tout bon père de famille sait que moins il doit aux banques, mieux il se porte (moins de stress pour rembourser, moins d’argent perdu à faire fonctionner les banques).
Ce qui se joue en fait, c’est la capacité des français et de leurs élites politiques, à entreprendre un assainissement toujours remis à plus tard de leurs finances publiques. Ici se joue, s’évalue la cohésion sociale face à un effort collectif à entreprendre. Et force est de constater que notre cohésion est moins forte que celle des Allemands, des Pays-Bas, des Suédois, des Canadiens, des Coréens du Sud etc. A qui la faute ? Aux politiques et aux syndicats qui ne promeuvent pas la réalité du monde actuel, de ses défis, qui ne sont pas ceux des périodes passées : 1945-1973, 1974-2007.
RENOUVELLER LE CINEMA AMERICAIN
Le cinéma américain n’a plus de succès à l’international. Il tourne invariablement autour des invasions extraterrestres, des enquêtes policières sanglantes et violentes, voire des comédies sentimentales éculées. Il n’intéresse plus le public à l’international, notamment les français.
Alors que le cinéma français fait recette avec l’humour, l’émotion, les biographies historiques, les histoires d’amitié fidèles (il manque la poésie), les anglais font recettes avec le cinéma social (Ken Loach), ne peut-on espérer qu’Hollywood se renouvelle en puisant ses sujets dans la réalité sociale si particulière aux USA de l’immigration et du melting pot, de l’ascenseur social qui fonctionne ? Tout cela sur un fond de paysage rural immense, et d’un paysage urbain signant les Etats–Unis ?
En fait, tout se passe comme si la génération des producteurs et des réalisateurs qui ont le pouvoir actuellement à Hollywood ne voyait pas la réalité sociale de leur propre pays qu’ils ont sous leurs yeux. Avec des budgets 100 fois supérieurs aux productions françaises, ces producteurs ne sont pas capables de toucher les ressorts émotionnels qui animent les spectateurs du monde entier !
LA POPULATION GRECQUE DOIT PAYER SA DETTE !
Dans ma famille nous avons en vogue une maxime « aide toi, et le ciel t’aidera ! ». Appliqué à la situation de la dette grecque abyssale, çà donne quoi ?
Les faits : à cause de la corruption collective, du non paiement des impôts, de la vie facile à crédit, l’Etat Grec est en banqueroute.
Les responsables : les gouvernants et tous ceux qui les ont élus (on est bien dans une démocratie, d’ailleurs des alternances régulières de partis ont été observées.
Que faire ? Dans un principe moral bien compris, qu’il soit de la morale religieuse ou de la morale laïque démocratique, les responsables, c’est à dire le peuple Grec dans son ensemble, doivent s’amender, modifier leur comportement en profondeur, pour se mettre en configuration de pouvoir rembourser les dettes cumulées jusqu’au dernier centime. Là où le « ciel » de la maxime intervient, ou plutôt le Deus ex machina, ou encore la solidarité humaine, c’est que les états Européens se sont proposés de faciliter la stabilité macroéconomique de la Grèce pour que le remboursement se fasse dans la durée avec moins de douleur.
Mais bien évidement, l’altruisme a des limites bien compréhensibles qui tiennent au respect de soi-même de celui qu’on décide d’aider. Autrement dit, si la population Grecque s’abandonne aux grèves et aux revendications déplacées immatures dans une telle situation de faillite collective donc impactant chaque individu, alors ce serait folie pour les gouvernants Européens d’essayer de remplir le tonneau des danaïdes de la dette grecque, un tonneau percé, sans fond, qui fuirait tellement qu’il ne pourrait jamais se remplir pour être plein …
Ce que je dis est valable et se vérifiera dans la dette Irlandaise, Portugaise, Espagnole, Italienne, Belge, etc. et Française (pour ne pas se faire trop d’illusions …).
LES DETTES CUMULEES PAR LES ETATS DOIVENT ETRE REECHELONNEES, PAS DIMINUEES
La meilleure aide que peuvent accorder les Etats Européens à ceux en faillite, c’est de rééchelonner dans le temps les dettes à rembourser (pour ne pas étouffer totalement les économies des pays en crise), c’est de se substituer au marché de trading en empruntant à des taux raisonnables pour refinancer les états faillis (en assumant ainsi un vrai risque de défaut de paiement !) ; Ce qu’il faut éviter, c’est que les opérateurs publics, semi-publics et privés abandonnent définitivement tout ou partie de leur créances : Dans les pays démocratiques en faillite, c’est le peuple qui a fait pression sur ses élus pour être choyé outre mesure, de manière manifestement déraisonnable. C’est donc le peuple qui doit assumer sa rédemption, sous la houlette de ceux de ses dirigeants qui se sont amendés dans leur comportement dépensier. Il en va de la morale de l’argent, de l’honneur des faillis, et de l’exemplarité à affliger au reste du monde qui se comporte entre légèreté coupable et prédation criminelle.
DETTE AMERICAINE : RELEVER LES IMPOTS !
En effet, la dette américaine s’analyse différemment de la dette européenne : Alors qu’en Europe la dette est due à la faiblesse des gouvernants qui accèdent au « toujours plus » des administrés électeurs, la dette américaine est due au fait que les riches, qui ont le pouvoir, ont décrété entre eux qu’ils paieraient le moins d’impôts possible, alors même que le niveau de la redistribution aux USA est bien inférieur aux standards européens !
Ainsi, en dernière analyse, nous recommandons aux autorités américaines d’augmenter d’urgence le taux d’imposition de ceux qui peuvent participer au redressement national des USA, c’est-à-dire les plus riches (upper class + upper middle class), ainsi que les multinationales bien grasses qui ont largement profité du système américain actuel !
FAILLITE DE LA GRECE : LA BOITE DE PANDORE EST OUVERTE …
En acceptant un défaut de paiement, même partiel, de la part de l’état grec, les européens, l’Allemagne en tête, viennent d’ouvrir la boîte de Pandore de la dette des états européens, boîte de laquelle sortira tous les maux qui viendront à bout de l’Euroland, qui entraînera dans sa chute le dollar lui-même (sujet à une crise de la dette d’ampleur similaire), donc son créancier la Chine verra fondre comme neige au soleil ses réserves de change patiemment et honnêtement accumulées. Amputée de ses réserves, et en proie à la stagnation mondiale, la Chine ne parviendra pas à ses 7% de croissance annuelle nécessaire pour maintenir sa cohésion sociale. Un régime nationaliste revanchard sur l’Occident prendra alors le pouvoir, et nous serons alors à la veille de la 3° guerre mondiale, dictatures contre démocraties ! Cet enchaînement prévisible des faits devrait rappeler aux historiens la crise de la dette de Weimar suivie de la montée du national socialisme dans des pays autarciques, à la veille de la seconde guerre mondiale. Les Allemands, premiers concernés par cette histoire là, sont impardonnables de légèreté dans la résolution actuelle de la crise de la dette en Europe …
Mais enfin, quel amateurisme de la part d’Angela Merkel ! Quand on ne sait pas, on écoute ses conseillers ! Enfin, assez injustement pour Sarkozy, il lui sera fait reproche aux élections de 2012 de ne pas avoir réussi à infléchir nos partenaires Allemands ; L’éclatement de l’Euro lui sera reproché, comme à tous les dirigeants actuels de l’Europe …
EURO-BONDS : LE MOINDRE MAL POUR L’ALLEMAGNE
Les euro-obligations seront des obligations souscrites à taux unique (moyen) par tous les états membres de la zone euro ; les états les plus économiquement stables, comme l’Allemagne, seront défavorisés car ils devront payer une surprime par rapport à leur signature seule isolée, mais manifesteront par là leur solidarité aux états plus fragiles économiquement, qui y gagneront.
Le ministre actuel de l’économie Allemand, du parti FDP, est opposé à ce mécanisme, pourtant efficace et facile à mettre en œuvre ; c’est bien le seul mécanisme pertinent. Il faut lui rappeler en outre 2 réalités :
- L’Allemagne profite de l’euro pour ses exportations et sa spécialisation au sein de la zone euro, aux dépens des pays moins industrialisés, qui se désindustrialisent et perdent de l’emploi. Les fonds structurels de développement ne sont pas suffisants pour contrebalancer cet effet négatif. Par conséquent, pour être juste, l’Allemagne doit assistance aux pays qu’elle met en difficulté via le mécanisme de la monnaie unique.
- Si l’Euro explose suite aux crises en cascades des dettes des états membres, le Mark ressuscité va tellement s’apprécier par rapport aux autres monnaies mondiales, qu’une récession majeure et fatale va arriver en Allemagne (qui a basé tout son modèle économique sur l’exportation, alors pénalisé par une monnaie trop forte). C’est donc un moindre mal que de payer les pénalités liées aux euro-obligations, et c’est dans son propre intérêt bien compris que l’Allemagne, autorités et peuple, doit accepter l’instauration du mécanisme des euro-bonds.
L’ALLEMAGNE JOUE DOUBLE JEU SUR L’EURO !
Implicitement et inconsciemment pour certains dirigeants Allemands, consciemment, explicitement et caché pour d’autres, les Allemands jouent double jeu sur l’Euro : Ils prétendrent être satisfaits de l’Euro, mais ils ne rêvent que d’un retour à une zone Mark !
En effet, comment expliquer, interpréter leurs refus obstinés envers les deux seuls remèdes qui pourraient sauver définitivement la monnaie commune : les eurobonds = euro-obligations, et la monétisation de la dette via la banque centrale européenne, sur le seul modèle qui marche, la Fédéral Réserve américaine, quitte à fabriquer une inflation maîtrisée mais non mortelle comme le sera la fin de l’Euro pour beaucoup de pays européens ?
Les Allemands auront beau jeu de nous rappeler leurs vieilles lunes, l’hyperinflation de Weimar dans les années 1930 ; mais quel rapport avec une inflation à 5% voire 10%, et une hyperinflation à 1000% par jour ? Aucun bien évidemment, à moins de faire passer les Allemands collectivement pour des analphabètes pré-logiques ! Dans ce cas là, l’Allemagne ne réussirait pas aussi bien sur le plan économique … Non, je crois bien plutôt qu’après avoir absorbé l’Allemagne de l’Est, après avoir progressivement oublié les deux guerres mondiale, l’Allemagne redresse la tête, prend de l’assurance, oublie ses copains qui l’ont aidé pendant la guerre froide, et reprend ses vielles lunes, oui, mais celles de l’espace d’influence (appelé naguère espace vital) au centre de l’Europe, ce qui passe aujourd’hui par un Mark hégémonique, piloté par les seuls besoins de l’Allemagne.
M. le président Sarkozy, il est temps d’être ferme avec l’Allemagne, et de déterminer si elle veut rester un partenaire fiable de l’Europe telle qu’elle était en train de se construire patiemment. Dans la négative, il faudra en tirer les conséquences pour ne pas trop perdre à l’occasion de la fin de l’Euro.
Concrètement, comment négocier ?
1- faire préparer par les diplomates, les services secrets, les professeurs et intellectuels germanophones un dossier de presse détaillé, qui relève le titre ou l’objet des interventions dans des journaux, dans la presse en général, dans les livres, de la part des leaders d’opinion Allemands (politiques gradés, chefs d’entreprises significatives, intellectuels, universitaires, experts, banquiers) qui sont en faveur d’un Mark fort, débarrassé de l’Euro. Bien entendu, les titres des interventions sont reliés à un site internet sécurisé du Ministère des Affaires Etrangères.
2- Provoquer une réunion au sommet, Allemagne-France, dont Angela Merkel et ses collaborateurs connaissent pertinemment les tenants et les aboutissants, à savoir nos reproches sur le retour caché au Mark
3- Distribuer aux participants le dossier des titres de journaux ci-dessus. Inviter à consulter en séance. Prendre son temps.
4- Là, normalement, c’est l’électrochoc : soit vos plans secrets sont éventés, soit vous avez commis la faute lourde de ne pas vous être informé sur un sujet aussi grave. Dans ma famille, on appelle ce processus de mise au point « lui mettre le nez dans sa merde ! » … Le KO ou chaos mental qui s’en suit provoque une reconfiguration cognitive telle (avis médical) que n’importe qui est prêt à entamer des négociations tout de suite, en position de faiblesse de surcroît … Une belle partie à jouer !
OÙ EN EST LE PLAN B DE SORTIE DE L’EURO ?
Mise au point : Je ne souhaite pas l’éclatement de l’euro, mes articles précédents le démontrent suffisamment. Mais quand on fait de la politique, et tout spécialement dans les domaines de la macroéconomie et de la gestion, il faut être réaliste quant à ses chances de succès, et savoir s’adapter à n’importe quel type de situation, pour sa survie. Or là, les dés sont pipés, nous n’avons pas toutes les cartes en main, c’est l’Allemagne qui mène le jeu. Quoi que se vante Nicolas Sarkozy auprès de ses électeurs potentiels, il n’a pas été capable de faire évoluer d’un iota la position d’Angela Merkel au sujet des eurobonds et du rôle en dernier ressort de la Banque Centrale Européenne. La dernière construction institutionnelle propose une réunion à 6 pays riches ; elle est ubuesque car elle ne répond pas aux problèmes à court terme de crédibilité des banques et des états faibles par lesquels viendra la chute de tout l’édifice de l’Eurozone. C’est un avatar de plus de l’obsession Allemande de mettre les comptes des Etats en ordre tout de suite, sans accorder de délai. Or on sait bien qu’un ménage endetté à 100% de ses ressources annuelles se rétablit en 20 ou 30 ans, soit 5% d’économies par an ; comment pourrait-il en être radicalement autrement pour des Etats endettés à 100% du Produit Intérieur Brut annuel ? En ce qui concerne les solutions de type eurobonds proposés par la Commission Européenne, ce sont des solutions compliquées, au rabais (d’ambition), probablement issues de compromis négociés avec l’Allemagne …
Face au blocage Allemand de la situation (je regarde les diverses déclarations télévisées Allemandes), je réitère ma question : est ce que le plan B de sortie de l’euro au moindre coût pour nos états, nos banques, nos entreprises, nos particuliers, avance ? Est-il prêt ? Au rythme où va la dégradation, et face au mur du refus Allemand, l’Euro éclatera avant les élections présidentielles de 2012 …
LES MARCHES N’ATTENDRONT PAS UNE N-IEME CONSTRUCTION INSTITUTIONNELLE POUR L’EURO
Les Allemands font comme si l’on avait encore le temps de discuter, de négocier, d’élaborer, de ratifier de nouvelles constructions institutionnelles plus rigoureuses pour l’euro, ce qui peut prendre de nombreux mois, voire plusieurs années …
or, si les Allemands ont peut-être encore le temps, les autres pays, eux, n’en ont plus, face à la spéculation et à la crise de confiance. Le timing (calendrier) n’est pas bon ! Ce qu’il faut, c’est qu’en contrepartie d’engagements formels à réduire les déficits publics dans tous les pays européens, et à tendre vers zéro dettes cumulées à 20 ou 30 ans, les Allemands fassent absolument un pas vers les autres pays, une concession à l’inflation par la banque centrale, prêteur en dernier ressort, et la mutualisation de la dette par euro-obligations.
Pour prendre un équivalent dans le domaine guerrier, c’est comme si des troupes en opérations se retrouvent confrontées à une énorme mine qui bouche le passage, et que les supérieurs, pour résoudre le problème, convoquent une conférence internationale pour l’interdiction de la production des mines et leur utilisation … En attendant que cela aboutisse, et pourquoi pas d’ailleurs, il se peut fort probablement que tout le monde soit mort sur le terrain ! La réponse à la crise doit être adaptée au problème posé, et, je le concède, anticipatrice d’un recommencement potentiel au surcroît. Ici, pour tuer la spéculation contre l’Euro, il faut que la Banque Centrale Européenne devienne évidemment comme toutes les banques centrales du monde qui marchent, qu’elle soit prêteuse en dernier ressort. En contrepartie, une loi fondamentale, constitutionnelle, doit être adoptée par les pays qui souhaitent bénéficier de cette garantie de la BCE, et des euro-obligations (risque mutualisé), à savoir l’objectif de zéro dettes cumulées dans les comptes de l’Etat et para – étatiques : obligation de se désendetter d’au moins une partie significative (de l’ordre de 1/20° des dettes pour les purger en 20 ans) les années où une croissance économique est enregistrée ; autorisation d’augmentation des déficits en cas de récession dans l’année courante.
Je ne suis pas une Cassandre, mais l’obstination Allemande est morbide (porte la mort en soi), fruit d’un excès de confiance en soi, en ses analyses, en son QI, en son influence, en son pouvoir sur les autres Etats et sur les marchés, signe de fierté dominatrice, d’orgueil revanchard ; la catastrophe annoncée, mais encore résistible, de la fin de l’Euro s’approche, mes chers concitoyens Européens …
RETRANSFORMER L’EURO EN MONNAIE COMMUNE ?
Je porte à votre connaissance le plan B proposé par Jean Pierre Chevènement, notamment dans « Sortir la France de l’impasse » pp. 64-66. Il s’agit de trouver une solution intermédiaire en l’éclatement total de l’Euro et le retour à des stratégies monétaires sur une base exclusivement nationale d’une part, et d’autre part un Euro ingérable parce qu’il ne correspond pas à une zone économique homogène. L’ancien ministre gaulliste M. Chevènement propose le retour à une monnaie « commune », du même type que celle qui existait du temps du serpent monétaire européen, et/ou du Système Monétaire Européen.
Cette solution a le mérite d’exister, et d’être viable. Mais le concours des bonnes idées et des bonnes volontés reste ouvert !
QUE SONT LES EUROBONDS = EURO-OBLIGATIONS ?
Les avis sont partagés pour savoir jusqu’où doit aller la solidarité européenne :
• Faut-il constituer une dette commune, remboursable solidairement par tous les états de la zone euro ? Non bien sûr, le principe de responsabilité du fauteur de dette serait nié, la fuite en avant serait possible pour les états les moins vertueux, et les peuples économes ne se reconnaîtraient plus dans cette Europe là.
• Les Euro-obligations doivent être le mécanisme unique par lequel chaque état emprunte sur les marchés financiers, alors qu’aujourd’hui la France, l’Allemagne, l’Espagne etc. empruntent des obligations en euros à des taux distincts. Ce mécanisme d’unification des instruments de financement de chaque dette de chaque pays aurait pour vertu de moyenner les taux d’emprunts monétaires, les pays les plus solides contribuant à la solidarité de l’ensemble monétaire en acceptant de payer un peu plus d’intérêts, les pays les plus fragiles étant soutenus en payant des taux d’intérêt bien plus bas que le rapport de force aux marchés leur permettait d’espérer.
Bien définir le mécanisme des eurobonds = euro-obligations, ainsi que par conséquent le niveau de solidarité impliqué, est la clé qui permettra de rendre acceptable ce nouvel instrument financier par les gouvernements les plus réticents.
AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE CONTINENTALE
De tout temps, les Etats ont cherché à maîtriser leurs productions alimentaires, de manière à s’approcher de l’autosuffisance, source de leur stabilité et donc de leur légitimité. A l’époque contemporaine du 21° siècle, il n’y a pas de raison que cela change.
D’autant plus que :
- les transports sont source de gaspillage d’énergie et de pollution
- les échanges ne permettent pas d’acheminer des produits de qualité optimale
- les changements de goût induits dans la population sont une source de fragilité des populations en cas de famine
- l’agriculture locale, vivrière, la vie rurale, sont déstabilisées par les cultures d’exportation
- il n’est même pas sûr que les revenus tirés des produits d’agriculture d’export soient bien employés (taxes, corruption, gaspillages, pertes, déséquilibre des populations, déséquilibre des échanges)
Le bon sens veut que les instituts de recherche en croisement végétal, et que les politiques publiques des Etats, se concentrent sur le développement autocentré des cultures végétales et animales, dans un but d’autosuffisance alimentaire à l’échelle des régions continentales.
SORTIE DE L’EURO : UNE EXPERIENCE DESASTREUSE POUR LES GRECS !
Dimanche a lieu le référendum sur la sortie de l’euro en Grèce.
- Soit les comptes grecs sont équilibrés, et la souplesse monétaire dopera la croissance
- Soit, comme c’est le cas, les déséquilibres des comptes grecs sont toujours structurels (trop de fonctionnaires à supporter par le secteur marchand, absence d’imposition sur les biens de l’église et sur les armateurs de bateaux, absence de cadastre rigoureux comme base à l’imposition foncière), et la sortie de la stabilité monétaire va générer de l’hyper-inflation type Weimar allemand 1930
Attention. Ceux qui ont soutenu ce référendum à l’étranger savent que le naufrage de la Grèce va servir de contre-exemple aux autres pays européens tentés de sortir de l’Euro et de faire cavalier seul. Les Grecs eux-mêmes, peu au fait des subtilités des monnaies, ne pourront s’en prendre alors qu’à eux. Accessoirement, certains gouvernements étrangers peuvent également penser qu’ils en ont marre de soutenir les finances grecques.
En tout état de cause, j’invite les grecs à voter pour ne pas sortir de l’euro, car sinon, leurs malheurs vont décupler, ils n’auront plus de ceinture de sécurité dans leur crash en solo.
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