mercredi 5 février 2014

GAUCHE (7)

NEUTRALITE DU MILIEU PAYSAN
En milieu rural, il ne se passe jamais rien de spécialement mauvais, ni rien de spécialement bon, en fait rien de spécial : tout est fondamentalement neutre, toute exception doit être délicatement neutralisée, sans violence ; les paysans respectent la vie, car ils élèvent des animaux, cultivent des plantes, gèrent des familles nombreuses.
Tout se passe comme dans un milieu tampon en chimie. Par exemple, dans l’eau tamponnée au pH neutre = 7, l’eau n’est ni acide ni basique. Si vous rajoutez de l’acide ou une base, le pH ne varie pas de 7 grâce à l’effet tampon. En résumé, l’effet tampon stabilise le milieu.
Cette neutralité du milieu paysan est rendue indispensable par la nécessité de répéter à l’identique sur la longue durée du cycle des cultures saisonnières. Toute perturbation extérieure à cette permanence est néfaste pour la récolte.
Cette stabilité naturelle imprègne le comportement social des paysans. La culture paysanne est calquée sur le maintien de la permanence.

DIFFERENCE ENTRE COUTUME ET LOI
La loi édicte la barrière entre ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas dans un pays.
La coutume est plus restrictive que la loi. Même si la loi autorise strictement un comportement, la coutume veut que, les gens bien éduqués et au courant, de l’école, du lieu, de l’entreprise, évitent ce comportement évalué comme étant peu désirable par le collectif coutumier du lieu. Il en va ainsi de la vie en société.
Par exemple, le citadin qui conduit en lisant des panneaux de signalisation, devra comprendre que, s’il est théoriquement autorisé à conduire à 50 kilomètres par heures dans toutes les villes, il est des endroits délicats (proximité des écoles, des maisons de retraite), où il doit rouler à 30 km/h, MEME si ce n’est indiqué nulle part. On voit qu’il faut une certaine familiarité avec les lieux pour adopter un comportement adéquat.

REPRESENTATION TOPOLOGIQUE DU MONDE
- Les citadins ont une hiérarchie des villes. La plus importante du pays est la capitale-ville-monde, qui possède le gouvernement. Ensuite viennent les métropoles régionales. Enfin les villages en périphérie.
- Les ruraux ont une vision centrée sur leur habitation. Pour eux, le plus important, c’est leur maison. Vient ensuite leur famille élargie. Ensuite leur quartier. Puis leur village. Enfin la ville à proximité. Le reste du monde n’existe pas dans leur représentation géographique mentale.
On comprend que ces visions, radicalement antagonistes, posent des problèmes de gouvernement différencié des villes et des campagnes.

  ANTAGONISME + COMPLEMENTARITE ENTRE SEDENTARITE / NOMADISME
Il existe un antagonisme fondamental entre nomadisme et sédentarité.
Certaines religions sont associées étroitement au nomadisme, guident ses règles de vie : les musulmans. D’autres religions sont associées à la sédentarité, gouvernent les règles de vie : la chrétienté. L’horizon temporel espéré et calculable par le nomade est quelques générations. La mémoire du sédentaire se compte en siècles.
Dans la chrétienté, ce qui est central, c’est la maternité : on aime les cryptes, comme on cache un enfant à naître (enceinte, des femmes et des villes ; circularité des villages autour du sacré, l’église, l’enfant). Les sédentaires vivent en communauté balisée et fermée (famille élargie). Les diverses communautés sédentaires s’évitent, se fuient, s’ignorent.
Chez les musulmans, ce qui est essentiel, c’est la paternité, représentée par l’autorité, l’ordre, les informations, qui permettent le développement économique et intellectuel. Ce sont les axes de déplacement, pour l’exploration, et l’établissement des familles, comme chez les Romains de l’Antiquité. Chez les ingénieurs modernes, il s’agit des axes d’infrastructure : routes, voies ferrées, électricité, réseaux d’eaux potables, réseaux d’eaux usées, réseaux de télécommunications, télévision, radios, internet. Il existe une forme de nomadisme non géographique, qui est lié au nomadisme par la pulsion épistémologique (envie d’apprendre, nécessité de s’adapter, besoin de transmettre), ce sont les études supérieures, la recherche, les arts. Le vrai intellectuel aime voyager dans les vérités établies et les concepts en construction. Dans l’armée, il s’agit de focaliser sa puissance pour détruire l’ennemi, dans une guerre de mouvement géographique (analogie avec les migrations). Le médecin a besoin de connaître une grande variété de personnes (nomadisme). Par contre, le pharmacien a besoin du temps très long, en local, pour connaître les propriétés des plantes (sédentarité). Les sédentaires vivent volontiers entre amis, aiment échanger et s’amuser entre nomades, adorent le mélange (d’amis, d’informations, de pays).
Il existe donc un antagonisme fondamental entre celui qui aime voyager, prend le risque de s’exposer, et celui qui veut vivre tranquille, isolé, voire caché. Néanmoins, la complémentarité est là : le nomade a besoin d’être accueilli en sécurité et dans la bonne humeur au cours de ses voyages. Les sédentaires apprécient les informations que les nomades leurs donnent périodiquement sur le vaste monde, afin de ne pas être perdus. Ce que le sédentaire veut, c’est la tranquillité, le calme, la discrétion, pas l’isolement total, qui serait régressif.

MODE DE RESOLUTION DES CONFLITS
Le mode de résolution des conflits est antagoniste dans le monde paysan et dans la marine.
Dans le monde paysan, il ne se passe jamais rien de fondamentalement dangereux, mais comme le milieu est structurellement amplificateur de problèmes (rétroaction positive), et que l’on a du temps devant soi, on attend que le conflit se pourrisse de lui-même, afin que tout redevienne à l’état précédent, sans trop de dégâts. Le détail compte. La justice française du XX° siècle est de ce type. La constatation de délais inimaginables dans les tribunaux n’est pas un accident, c’est volontaire !
Dans la marine, il faut pouvoir à tout instant gérer la tempête qui se lève vite et qui est vraiment très dangereuse, pour sa vie personnelle et celle de l’équipage. Symétriquement, il faut être capable de régler vite les conflits. C’est un milieu pacificateur (rétroaction négative). L’essentiel du conflit doit être réglé très vite. Le reste s’amortit tout seul, sans être intéressant. Le détail ne compte pas. Faut-il calquer la justice française du XXI° siècle sur le modèle de la marine ? La question est posée.

Grille de lecture fondamentale de la marine : Dangereux / Pas dangereux
Grille de lecture fondamental de l’agriculteur : Habituel / Inhabituel
Les conflits sous-jacents dans l’agriculture sont sur l’inhabituel. Les conflits qui intéressent la marine sont relatifs au danger.

JE SUIS TRES ACCESSIBLE POUR ECHANGER
Je réfléchis sur des concepts en pointe de la recherche, que je cherche à rendre simples.
Cependant, je suis très accessible pour communiquer, échanger, discuter.

Lors de la première rencontre, il faut dire :
« Bonjour Monsieur Fabre
Je me présente. Je suis Monsieur ou Madame etc. + profession (toutes les professions sont honorables)»
Ensuite, s’exprimer avec des phrases simples Sujet + Verbe + Complément.
Lors des rencontres suivantes, le schéma type c’est
« Bonjour Benoit
Comment tu vas ?
< Ma réponse >
Et toi, comment tu vas ?
< Votre réponse > »

Toute allusion à ma vie dans une foule indistincte sera considérée comme une attaque hostile. Ce n’est pas comme cela que se comportent les gens bien éduqués. Il en va de la politesse élémentaire de la communication !

REPRESENTATION DU POUVOIR AU SEIN DE LA MARINE
Pour les marins, tout le monde est embarqué dans le même vaisseau, et l’important, c’est d’arriver au bon port que l’on s’est choisi collectivement, malgré les fortes tempêtes.
Pour cela, on utilise une organisation de l’équipage en cellules égalitaires et démocratiques, chaque cellule valide le chef qui lui est proposé. A son tour, le niveau hiérarchique supérieur à la cellule de base fait partie d’une cellule supérieure organisée en égalité + chef démocratique, etc. Les membres d’une même cellule sont considérés comme des membres d’une même fratrie, frères et sœurs, alternativement amants et amantes. En équipage mixte, il y a dans chaque cellule un chef-modèle homme et un chef-modèle femme.
Cette forme d’organisation en équipage est profondément compatible avec la démocratie jacobine égalitaire française.
Elle marche très bien dans l’éducation nationale (cellule des enfants en classe + professeurs, cellule des professeurs entre eux + proviseur et censeur, cellule des enseignants + inspecteurs pédagogiques, cellule des cadres de l’éducation nationale + recteurs, cellule des recteurs + ministre, cellule des ministres + premier ministre et président de la république).
Les entreprises organisées en équipages avancent bien, sont dotées d’un dynamisme certain (entreprises innovantes). Néanmoins, pour les entreprises qui visent la pérennité immobile, sans croissance ni risque de décroissance, c’est l’organisation agricole qu’il convient d’adopter.

PHENOMENE DE LA COLLABORATION EN FRANCE 1940-1944
Le phénomène de la collaboration en France ne m’a jamais été clairement expliqué par mes professeurs d’histoire. Ce phénomène leur était totalement étranger, à eux, des gaulliste (patriotes = celui qui aime la culture de son pays ainsi que les habitants qui en sont imprégnés ; militants anti-racistes). Néanmoins, ils s’abstenaient, avec la prudence Républicaine et universitaire, de critiquer totalement ce phénomène, faute d’explication valable.
Non, ni les français de l’époque, ni ceux d’aujourd’hui, ne sont pas des racistes de gène ou de culture (pays, religion), au contraire des nazis de l’époque. La collaboration est un phénomène essentiellement paysan. Il faut se rappeler que la France de l’époque était surtout rurale. Or ce qui exaspère le plus le paysan, c’est ce qui est différent de lui, qui pourrait éventuellement perturber la bonne répétition régulière de son cycle de cultivation et son organisation villageoise millénaire.
La haine de certains paysans conservateurs s’est portée sur les gens de culture différente (juifs, roms, espagnols, etc.) ; Ces ruraux de pensée ont profité d’un pouvoir violent, raciste, et étranger pour régler leurs comptes avec la différence des autres.
Heureusement, le retour d’un pouvoir fort et structuré autour de valeurs altruistes (démocratie, développement économique, équilibre géopolitique), a vite ramené le calme dans le pays. Cette période n’a volontairement pas soldé ses comptes, car la faute était collective et culturelle, corrigible sur le long terme uniquement, via le biais de l’Education Nationale.

REPRESENTATION DU POUVOIR AU SEIN DE LA PAYSANNERIE FRANCAISE
L’image centrale de la paysannerie, en France en tout cas, c’est le château fort. Chaque paysan est au cœur de sa demeure comme au centre d’un château fort, ensuite, par cercles géographiques concentriques, mais avec une hiérarchie descendante, on trouve la famille élargie, le quartier, le village, la ville.
La vision paysanne est auto-centrée, l’individu l’emporte sur le collectif. C’est un rapport de force, pour imposer sa puissance et sa stabilité. Contrairement à la vision de l’équipage marin, où seul compte le but collectif ; où l’individu se responsabilise par ascension graduelle dans le collectif et la hiérarchie du pouvoir ; où il importe de maintenir le moral, durant les épreuves, dans la bonne humeur collective des individus composant l’équipage.

OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT DES TOPOLOGIES MENTALE DES RURAUX ET DES CITADINS
Actuellement, la représentation mentale des lieux pour un rural, c’est l’enceinte du village, isolée dans l’espace. Le villageois doit tout connaître du détail de la vie des villageois, et peut s’affranchir du reste du monde.
L’objectif de développement topologique, c’est d’être au centre d’une étoile qui rayonne vers les autres villages, et de posséder une autoroute mentale vers la grande ville proche, elle-même connectée par des autoroutes mentales au vaste monde.
Le citadin possède une représentation hiérarchique de sa ville, dont le centre est la mairie, les ramifications sont les diverses associations. Le citadin est connecté vers le haut sur le pays et le continent.
Cela dit, le citadin a intérêt à développer son ancrage local par une connaissance plus fine de son environnement, en cercles concentriques en dehors de sa ville. Il comprendra qu’il existe, tout près de lui, à disposition, des modes de vies différents ; et pourquoi pas, c’est une richesse intellectuelle, un patrimoine culturel et économique ! 

L’IMMIGRATION : UNE AFFAIRE DE RYTHME
Les différents milieux, rural, citadin, maritime, sont intrinsèquement capables d’intégrer à des rythmes plus soutenus les étrangers. Cela sans exprimer de jugement de valeur. Il ne sert absolument à rien de brusquer le rythme de chaque milieu.
La seule politique à suivre, pour éviter les heurts, c’est d’évaluer le rythme d’intégration intrinsèque par milieu, puis, si c’est l’objectif, augmenter le rythme d’intégration de chaque milieu par une politique spécifique, différenciée par milieu.

PAS DE PROGRAMME ELECTORAL = PAS DE VOTE !
Nous sommes à 1 mois d’un scrutin électoral (local).
Jusqu’ici, aucune liste électorale ne s’est débrouillée pour me faire parvenir son programme, alors que je dispose d’internet, que j’ai donné mon courriel, que je fréquente régulièrement les commerces où aucun trac n’est mis à disposition de manière impartiale. Les journaux locaux ne parlent pas non plus de ma ville.
Alors quelle position adopter ? Ma réponse sera claire : je ne voterai ni sur la réputation d’un notable, ni sur un poulain d’un parti politique. Moi, je vote sur des engagements écrits ! Que cela se sache …

  UTOPIE UCHRONIQUE DU MONDE RURAL FRANÇAIS
Après quelques années d’études du monde rural français, mon diagnostic est que les villages se sont implicitement ou explicitement concertés pour vivre dans une utopie uchronique, c’est à dire dans un monde idéalisé loin des réalités nationales et mondiales, un monde utopique qui in fine tombera en faillite, car l’horloge ne s’est jamais arrêtée dans l’histoire. A mon avis, l’horloge de leur monde idéal a été bloquée en 1918, en réaction à l’hécatombe de la première guerre mondiale (provoquée par l’échec des élites : des généraux incompétents, des diplomates et des politiques gonflés d’orgueil).
Dans ce monde déjà ancien, le village est hiérarchisé, par quartiers, et inclut tous les individus. Les mariages sont négociés, les familles surveillées, les enfants élevés par la collectivité. On se méfie de l’instituteur, la tradition orale de transmission des métiers est de mise, on se fie aux réputations colportées par les « on dit », on a peur du « qu’en dira t’on », tous les villageois se renseignent sur tous les autres villageois avec curiosité et avidité d’information, mais ignorent tout des autres villages et de la ville la plus proche. Les flux d’information sur le monde extérieur au village proviennent des commerçants ambulants. Le maire officiel est sans cesse tiraillé par ses électeurs, qui multiplient les recours administratifs et en justice.
Que va t’il arriver à cette utopie ? Les gens des villes, mal accueillis et étrangers à ce monde oublié, vont se détourner des villages. Dans un contexte de mondialisation, ils vont faire venir la viande d’Argentine, le vin d’Italie, de Californie, d’Australie, le riz de Thaïlande, le blé d’Ukraine et du Canada, les poulets du Brésil, les plombiers de Pologne, les ouvriers de Roumanie, les nourrices d’Afrique, l’artisanat du Viet-Nâm, etc. La PAC (Politique Agricole Commune, forme de redistribution de l’industrie vers l’agriculture européenne), va finir par tomber, sous l’attaque des pays industriels (Angleterre, Allemagne), et des pays de la recherche (France elle-même), faute d’avoir obtenus le niveau des résultats escomptés, malgré les moyens financiers dévolus (moitié du budget européen !) sur une durée très conséquente (60 ans déjà …).
Bilan : faute d’avoir imaginé une rénovation de leur modèle, l’économie paysanne va s’effondrer. Nous avons déjà vu que les revenus vont fondre, mais le capital va aussi s’épuiser : c’est dans l’histoire, toutes les rentes financières ont été rongées un jour ou l’autre par l’inflation. Quant à l’immobilier, il n’a aucune valeur en dehors de la proximité immédiate des grandes villes amenées à se développer.
Ordonnance : J’ai constaté que les paysans ne s’entendaient bien qu’entre eux. Dont acte. Je les invite donc à provoquer des assises du monde rural français, alternativement un colloque général des petites villes et des villages, d’apporter séparément leurs propositions, et de décider pour leur propre avenir, en regardant en face la réalité du monde qu’ils ont a affronter, et que leurs enfants risquent de subir très difficilement.

JUSTIFIER SON SALAIRE
Dans le monde professionnel, j’ai eu 2 priorités :
- justifier mon salaire
- dans le domaine que je m’étais choisi : l’innovation

Je dois justifier mon salaire :
- par déontologie professionnelle : je ne suis pas payé à faire le minimum
- mon patron m’a choisi, recruté : je ne dois pas le décevoir
- dans un contexte de chômage de masse : je dois sécuriser mon parcours
- dans un contexte d’évolution permanente : je dois investir dans mon employabilité, c’est à dire dans ma formation continue
- l’Etat a généreusement payé ma formation : d’une façon ou d’une autre, je dois rembourser ma dette
- je veux progresser dans la vie : un épanouissement de carrière correspond à cette aspiration (avec la vie de couple et de famille en plus)
- je veux gagner ma vie de mieux en mieux : mon patron satisfera mes prétentions salariales si je suis capable, travailleur et efficace
- je veux grimper dans la hiérarchie, ou me spécialiser dans un domaine : il faut travailler dur pour être capable
- mes multiples maîtres dans l’éducation ont parié sur moi, en m’accordant de l’attention et du temps : je ne dois pas les décevoir

Néanmoins, j’aime travailler dans la décontraction et la bonne humeur. L’effort fourni, réel, doit se dérouler avec le moins de difficultés personnelles et de heurts inter-personnels (hiérarchie, collègues, subordonnés). C’est la hiérarchie qui est responsable de la bonne ambiance dans l’entreprise.

J’ai ainsi mis à contribution ma force de travail pour la communauté nationale, voire internationale, car c’est là mon niveau d’action. D’autres professionnels préfèreront s’investir au niveau local, via les associations notamment.

L’ARBRE, METAPHORE DU PAYS
Je file la métaphore selon laquelle un pays est un arbre, l’ensemble des pays de la planète c’est la forêt.
Dans les Etats modernes, le tronc de l’arbre et les branches = les administrations, qui structurent la vie = les feuilles, représentatives des divers groupes sociaux indépendants en compétition et en coopération :
- les industriels
- les agriculteurs
- les citadins
- les marins
- les fonctionnaires
- les militaires
- les syndicalistes
- les journalistes
- les artistes
- les élus politiques
- les francs-maçons
- les religions
- chaque parti politique
- les groupes ethniques
- la mafia
- etc. liste non exhaustive, non close
Le tronc noueux représente les réalisations obtenues au cours des siècles. Les racines plongent dans les philosophies et les religions de référence.
La matière du tronc, c’est le meilleur de la vie fossilisée des feuilles, une fois qu’elles ont disparu et œuvré au bien être collectif.
Il est de la responsabilité des directeurs de l’administration de cultiver cette vie des feuilles, afin qu’elle donne de l’impulsion, de l’énergie au tronc. Dans la forêt mondiale, les arbres sont en compétition pour les ressources rares, l’eau, la lumière. Il s’agit donc de ne croître régulièrement, d’aller vers l’avant, pour ne pas rester étouffé par des arbres plus puissants. Parfois aussi, les arbres sont trop proches et ont des racines philosophiques incompatibles, et c’est la guerre de proximité entre Etats voisins. La structure de l’Etat, le tronc, peut être attaquée par des champignons qui profitent de lui, peut collaborer avec des animaux, des insectes ou des champignons qui échangent avec l’arbre, peut être attaqué par des parasites mortels.
C’est la fierté de l’administration démocratique que d’entretenir soigneusement comme un jardin l’écosystème de l’arbre :
- couper les branches mortes de la mémoire de ce qui a trop mal fonctionné (Etat collaborateur de Vichy, colonisation, esclavage, guerres de décolonisation par exemple).
- protéger les feuilles qui s’entrechoquent trop violemment pour pouvoir exister, se développer, vivre et produire dans le bien être et l’harmonie suffisante.
- rassurer les feuilles malades, siffler la fin de la récréation pour les feuilles trop turbulentes, qui menacent l’équilibre des autres feuilles, ainsi que le bon déroulement du plan d’ensemble de croissance inexorable de l’arbre.
Si les chefs d’administrations sont nommés par les gouvernants, quelle que soit la couleur politique des administrateurs, ils/elles sont recrutés parmi un groupe de professionnels hyper-structurés, et qui adhèrent au plan d’ensemble de développement de l’Etat.
En outre, les chefs d’administrations se contrôlent en entre eux, indépendamment du pouvoir politique, sur les critères de leurs motivations, de leurs projets pour l’Etat, de leurs capacités, de leur efficacité.

VALEURS FONDAMENTALES
Au jugé de l’éclatement égoïste des commentaires de la population sur les politiques suivies, et étant donné la langue de bois (zéro information communiquées) pratiquée par les élus, j’estime que l’on ne se comprend pas du tout dans la démocratie française de 2014. Du côté de la population, les individus sont autocentrés, car détenteurs d’un savoir parcellaire. Du côté des élus, on veut absolument prendre le pouvoir pour ses attributs (distinctions, argent, pouvoir) sans vraiment savoir ce que l’on veut faire, ni ce que l’on peut vraiment réaliser.
Psychologiquement parlant, il s’agit de connaître, par sondage extensif, les 3 principales valeurs fondamentales (travail, famille) des individus, ventilées par sexe (homme/femme) et par catégorie d’âge (élèves, jeunes parents, séniors). Comme toujours dans ces exercices, je propose ma vision personnelle.
Travail :
- mérite
- volonté
- efficacité
- originalité
Famille :
- amour des conjoints
- amour des enfants
- éducation / enseignement (conjoints, enfants, amis, contacts professionnels)
Je rajoute en plus mes valeurs politiques fondamentales :
- d’accord pour ne pas intégrer toute innovation inquiétante, déstabilisante
- mais il faut avancer coûte que coûte dans un monde en perpétuelle mutations
- Il est essentiel de comprendre et de structurer les évolutions incessantes et inévitables
- Dans le respect d’un consensus qui inclue la fraction la plus large possible de la population

LES CAMPAGNES FRANCAISES SONT ENCORE EN DEUIL DE LA PREMIERE GUERRE MONDIALE
A l’occasion de mon exploration des villages environnants, je me suis étonné d’être la seule personne à s’émerveiller devant les irisations du soleil sur la Garonne, et le seul à observer longuement le phénomène tourbillonnaire autour d’un caillou (le caillou imprime une structure constante à la vague, mais les détails de la vague sont aléatoires dans le temps, ce qui confère l’impression de vie : structure + aléatoire combinés).
Où sont passés nos villageois ripailleurs, qui faisaient volontiers bombance et excès de tous ordre au moyen âge, de même au XIX° siècle comme décrit dans les chroniques d’époque ? L’explication, c’est qu’il y a eu les dégâts impressionnant de 1914-1918, avec les deuils, les blessés graves (gueules cassées), les veuvages, les orphelins, les maladies mentales traumatiques.
Ce qui fait que 100 ans plus tard, en 2014, les campagnes sont encore en deuil. De quoi ? on l’a probablement oublié. Il reste les veuves apeurées derrière les rideaux, qui guettent la vie à l’extérieur. La joie des enfants est circonscrite au domaine, dorénavant bien protégé, des écoles. Mais ailleurs dans le village, le silence, la sobriété, la dignité, le deuil est de mise. Rire en public manque de bienséance, est honteux, insultant. Les espaces, de jeu, de promenade, de culte, de commerce, d’habitation, sont strictement balisés par des barrières invisibles. Les agriculteurs ne font plus beaucoup d’enfants, les campagnes se dépeuplent, la transmission s’affadit, les jeunes ne sont plus épanouis, ils sont (sic) encadrés !
Comment sortir de ce deuil sinistre, de cette fascination morbide pour un deuil dont on ne connaît même plus la cause ? D’abord par la reconnaissance, dans les paroles officielles, de la faillite des élites d’alors dans la conduite de la guerre. Ensuite en nommant ce deuil, par des psychanalystes et des psychiatres, des ethnographes. La prise de connaissance d’un complexe psychique, c’est le début de sa résolution. Enfin, comme en psychothérapie comportementale, par des exercices répétés, variés et réussis : j’ai aussi rencontré des ainés qui se comportaient avec un enthousiasme bien plus jeune que l’âge de leurs artères ! Inversement, je cotoie des tristes sires qui ont des pensées fossilisées bien plus vielles que leur âge à l’état civil … et eux-mêmes ne savent pas pourquoi.
En ce qui concerne ma propre profession de foi, j’aime la vie avec acharnement, pour avoir failli la perdre à plusieurs reprises. De toute façon, le temps du deuil arrivera bien assez tôt comme çà …

HALTE AU PERFECTIONNISME EN FRANCE !
En France, les seules réalisations valables doivent être parfaites :
- ce n’est pas la convivialité de la cuisine au quotidien et entre amis qu’on apprécie. C’est la cuisine d’un chef qui doit être étoilé. Même les émissions de cuisine à la télévision mettent en valeur des apprentis chevronnés en route vers la starification, pas des gens ordinaires qui doivent se débrouiller tant bien que mal pour satisfaire leur famille, ce qui est la situation concrète que rencontre les mères de famille au quotidien.
- Les hommes politiques doivent avoir un vernis langagier, la langue de bois, qui, bien qu’il irrite tout le monde, est indispensable pour se faire élire. Cette langue de bois est au programme des grandes écoles d’administration, pseudo-noblesse républicaine, au détriment du vulgaire autodidacte.
- L’enseignant, le patron, n’encouragent pas leurs subordonnés. Un très bon travail est considéré comme normal, alors qu’un travail imparfait doit être puni. Dans d’autres pays, un très bon travail est encouragé, un mauvais travail doit être repris, mais sans jugement de morale définitif. Çà change tout dans la psychologie des élèves et des employés : on fabrique des individus qui aiment apprendre et progresser, pas des craintifs découragés devant l’ampleur de la tâche, de la montagne à gravir.
- Un intellectuel n’est complet que s’il maîtrise plusieurs champs du savoir. Un professionnel qui ne maîtrise que sa discipline est considéré comme ennuyeux par les autres professionnels.
- Un manuel est méprisé comme étant un amateur s’il n’égale pas les standards des meilleurs ouvriers de France. Il a honte de lui. Il ne peut qu’avoir honte de lui toute sa carrière parce que le concours sélectionne une poignée d’excellent professionnels, à un certain âge. - Un élève, s’il n’est pas capable de suivre la filière professionnelle qu’a érigé en modèle le consensus des professeurs (avant hier le latin + grec ancien, hier les maths, aujourd’hui la gestion, demain les langues étrangères), n’est pas digne d’intérêt.
- Un formulaire administratif complexe doit être rempli intégralement, sous peine d’être frappé de nullité.
Cette obsession de la perfection, que je constate, mais que je ne m’explique pas, pourrit le quotidien des français, dont mon propre quotidien. En psychanalyse, la prise de conscience claire des problèmes est le prélude à leur résolution. N’attendons plus pour agir collectivement et y remédier, on étouffe en France en 2014 …

Le modèle Allemand repose lui sur : efficacité, consensus, discrétion, tolérance. Et ce modèle marche mieux que le français, de loin. A méditer ensemble …

IL N’Y A PAS D’EDUCATION SANS AUTORITE !
Quel que soit le talent pédagogique de l’enseignant / instituteur, il y aura toujours des élèves :
- qui ne comprennent pas
- qui ne veulent pas comprendre
- qui se débrouillent pour ne pas comprendre
- qui ne sont pas d’accord, malgré une contre-argumentation faible voire inexistante
C’est pourquoi il n’y a pas d’éducation sans une forme d’autorité, de contrainte, ainsi que de contrôle et de validation des acquis.
Mon poil se hérisse lorsque je vois des enseignants qui administrent une correction légère et très mesurée à des élèves désobéissants volontairement, puis qui se voient trainés devant les tribunaux par des parents d’élèves faiblards, et ces enseignants sont lâchés par la hiérarchie (sanctions, éviction temporaire ou définitive). Les parents démissionnaires feraient bien d’éduquer correctement leurs enfants à la maison.
A l’école, ce n’est pas papa qui commande, ce n’est pas maman, ce n’est pas la police, c’est le corps enseignant qui commande !
Moi, je donne par cet écrit la délégation de l’autorité parentale au corps enseignant pour éduquer correctement mes enfants. C’est bien un de leur rôle, avec la transmission des savoirs.

Au niveau de l’Etat, le contre-exemple de la IV° République française nous montre ce qu’il ne faut typiquement pas reproduire : faiblesse des institutions, jeux d’alliances mouvantes et intéressées, absence de décisions, d’où une valse des gouvernements tous les 15 jours. Dans les exercices actuels du pouvoir, la concertation préalable aux décisions doit absolument être suivie d’actions concrètes et immédiates, au risque de décrédibiliser le pouvoir, et de déboucher sur la chie-en-lit !

ORDRE ET LIBERTE
Il ne peut y avoir de liberté s’il n’y a pas d’ordre.
La liberté sans ordre, l’anarchie, résulte sur la brutalité, la loi du plus fort.
L’ordre sans liberté, la dictature, non seulement frustre tout le monde à part le despote, mais également éteint toutes les élans vitaux du pays.
En démocratie, la liberté est structurée par l’ordre : des procédures essentielles garantissent la sécurité et la liberté de tous, dans des limites consensuelles ; En cas de nécessité, les autorités et le pilote sont prêts à intervenir.
L’éducation des enfants, dans le monde démocratique, respecte ces 2 impératifs : il faut doser le juste équilibre entre l’ordre (qui nécessite de l’autorité) et la liberté (qui se manifeste via la bienveillance et la tolérance).
Que ce soit dans le principe de gouvernement, ou dans l’éducation, chaque époque, avec ses nécessités propres, contraint à des niveaux divers le juste équilibre entre ordre (procédures, structures, autorité, pilotes) et liberté (bienveillance, tolérance).
Des variantes sont attendues dans cet équilibre juste en fonction :
- Du type d’éducation (manuelle, intellectuelle)
- Du niveau de vie (classe marginale ; classe populaire ; classe moyenne ; classe supérieure ; hors classe)
- Du métier (agricole : secteur primaire ; industriel : secteur secondaire ; intellectuel : secteur tertiaire)
- Du type d’habitat (capitale-ville-monde ; grande ville ; village)

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