dimanche 17 mars 2013
PROPOSITIONS ECONOMIQUES (2)
CHOIX MULTICRITERE DES MARCHES PUBLICS
Actuellement, les marchés publics sont essentiellement attribués au moins disant financier, d’où un biais vers moins de qualité, et vers les marchandises de pays à bas coût.
Or il existe depuis une vingtaine d’année des théories mathématiques de choix rationnels, des choix multicritères, combinant par exemple :
• Le coût
• La qualité
• L’esthétique (si nécessaire)
• L’empreinte écologique (type de matériaux, économie d’énergie, valeur carbone, etc.)
• La nationalité des entreprises (françaises, européennes, pays privilégiés par traité, OMC, autres)
• La solidité des entreprises (analyse de bilan sur plusieurs années, type d’actionnariat, options managériales +/- compatibles avec le donneur d’ordre)
• Le traitement des salariés par l’employeur (politique salariale, droits de l’homme, taux d’accidents de travail)
• Etc.
La technique mathématique consiste à 1. évaluer numériquement chaque critère (on peut définir un seuil éliminatoire), puis à 2. comparer toutes les notes d’un critère deux à deux, de manière à établir un classement (ordre) pour chaque critère séparément. Enfin, 3. pour déterminer l’ordre global tous critères confondus, on peut par exemple créer une note = somme des classement sur chaque critère, et le gagnant est alors celui qui a la plus petite de cette note.
Par exemple, celui classé 1° sur le critère 1, 5° sur le critère 2, 2° sur le critère 3, a donc une note globale de 1+5+2=8 ; celui classé 2° sur critère 1, 2° sur critère 2, 3° sur critère 3, aura une note globale de 2+2+3=7 ; Le deuxième projet sera préféré sur le premier projet ; si de même le deuxième projet est meilleur que le troisième projet, le deuxième projet sera dit dominant, et sera sélectionné pour réalisation.
Une autre possibilité d’algorithme multicritère à tester, c’est de noter chaque critère entre 0 et 10, puis de multiplier toutes les notes relatives à un projet. La meilleure note globale ainsi obtenue caractérise le meilleur projet.
Pour départager entre 2 algorithmes multicritères, il faut faire des tests et sélectionner celui qui est le plus conforme à l’intuition cognitive humaine.
EDUQUER LES FRANÇAIS AU COUT REEL DES BIENS ET SERVICES
Il y a bien ancré chez les français une aversion, un mépris pour l’argent. Or je ne connais pas de meilleur système économique aujourd’hui que le capitalisme pour régler des transactions complexes conditionnant les comportements : le marxisme, cette utopie communautaire, a eu le destin lamentable qu’on sait dans la réalité concrète ; le troc est insuffisant pour gérer des transactions décentralisées ; le don / contre - don évangélique ne marche tout simplement pas pour faire avancer une société aux comportements individuels diverses. Par conséquent, il serait temps pour les français d’acquérir une bonne réaction face au monde marchand.
Plus précisément, le monde politique materne trop la société française après la reconstruction (vers 1960). Le coût réel des soins médicaux est soigneusement masqué (remboursement à 100%, tiers payant), ce qui fait les choux gras d’une communauté des soins que je connais parfaitement bien, et dont plus de la majorité est plus intéressée par l’argent que par l’action de soulager des malades … Le prix de l’essence a été jusqu’ici intelligemment surtaxé pour décourager le gaspillage de cette ressource précieuse et donc diminuer de coûteuses importations. On parle désormais d’installer une ristourne sociale sur le prix à la pompe, ce qui va à l’encontre des économies de gaspi. Si on se soucie légitimement des pauvres, il vaut mieux renforcer le RSA, qui recoupe assez bien les populations en situation de pauvreté absolue. De même, il est question dans l’actualité de geler le prix du gaz. Or le prix du gaz résulte de contrats sur le marché mondial. La seule chose à faire, c’est de vérifier que les sociétés gazières, pétrolières, d’électricité, de poste, etc. n’abusent pas de leur position d’oligopole pour se gaver : il suffit de faire une analyse des coûts, d’évaluer leur progression, de comparer aux concurrents internationaux ; à faire par un contrôleur de gestion payé par l’état. Le gel des augmentations dans les secteurs précités a une justification purement électorale, et retarde l’adaptation des français à la réalité des coûts dans le monde marchand où ils sont amenés à vivre pendant très longtemps …
COMMENT ALLER CHERCHER LA CROISSANCE
La croissance économique ne se décrète pas. Elle n’est pas le fruit d’un volontarisme politique vague et sans substance, elle ne résulte pas plus de la confiance dans les capacités de responsables politiques clés, elle n’est plus la conséquence d’ajustements d’équilibres macroéconomiques, elle résulte de l’attention aux détails microéconomiques.
Macroéconomie :
La banque centrale européenne maintient consciemment des taux d’intérêts élevés et des taux d’inflation faibles, pour forcer les gouvernements à être vertueux (poids de la dette), pour maintenir une visibilité des prix à moyen terme pour les consommateurs, industriels, financiers, pour ne pas laminer par l’inflation les revenus des rentes dans une Europe vieillie où le pouvoir est aux séniors / retraités aisés. En l’état actuel des rapports de force BCE + Allemagne / Europe du Sud, il est illusoire d’obtenir un infléchissement par protestation, on peut tout juste obtenir un relâchement du taux d’inflation de 2% vers 4%, car ce chiffre n’est pas dans le marbre des institutions.
En ce qui concerne une relance keynésienne par le déficit budgétaire, j’ai déjà montré que les politiques de « Go » n’étaient possibles que si l’on avait accumulé des excédents budgétaires dans les phases de « Stop », ce qui n’a manifestement pas été le cas. Transférer la charge de la relance à un niveau budgétaire européen ne fait que repousser l’échéance de remboursements massifs, le panier des dépenses étant partout percé. Au dessus de l’Europe, il n’y aurait plus que le FMI, qui sait se faire rembourser de façon brutale s’il le faut. Nous perdrions alors notre souveraineté économique, les électeurs voteraient massivement aux extrêmes.
Microéconomie :
Le prototype (et l’outil) de la microéconomie a construire est le monde Internet : tout y est simplissime (dans 90% des cas il suffit de cliquer OK dans les fenêtres successives, sauf cas particulier), les serveurs se battent pour donner un plus (information, service, biens), le consommateur paye volontiers avec sa carte bleue en ligne (milliards de chiffres d’affaires, en hausse).
En terme d’administration, cette micro-économie Internet se décline en simplification des lois, en culte de la simplicité du côté de l’administration, en interfaçage avec les logiciels du privé, et en favorisant les réseaux sociaux dédiés type Facebook : fonctionnaires d’un groupe d’administrations en interaction potentielles, de haut fonctionnaires de toutes les administrations, de secteurs : domaine du droit, de la santé, de l’agriculture – eaux et forêts – assainissement – agroalimentaire, etc.
En terme de privé, il est indispensable de se bagarrer pour le « plus » d’innovations au niveau de chacun : technique, organisationnelle, de service, etc., ceci afin de garder toujours une longueur d’avance sur les produits des pays à bas coût de main d’œuvre et de production, tout comme un bon joueur d’échec anticipera à plusieurs coup d’avance une partie qu’il veut gagner. Rien ne sert de pleurnicher sur le déclin Français : il n’est pas inéluctable, battons nous plutôt pour trouver des solutions !
FONCTIONNEMENT PAR INTERDICTION-EXCEPTIONS, OU INCITATION PAR FONCTION DE COUT ?
La philosophie Française, éprise d’égalité, s’obstine à prévoir des lois judiciaires et des règlements économiques qui s’appliquent indistinctement à tous, quel que soit le cas de figure réel, ce qui génère inévitablement de nombreuses exceptions. En effet, pour éviter l’effet Procuste, qui mutilait les individus trop petits ou trop grands pour s’ajuster à son lit, le législateur prévoit d’inévitables et d’innombrables cas de figures exceptionnels. Ce qui me rappelle le langage archaïque Basic de programmation des ordinateurs, que l’on utilisait a défaut d’avoir une vue globale et structurante. En passant, par la philosophie égalitaire de traitement, les jeunes français sont préparés à la science et à l’informatique, mais sont bien piètres en Business et en économie. En termes de la discipline de l’automatique, on dirait que la commande du système France est faite en tout – ou – rien.
En effet il existe un autre mode de raisonnement, celui fondé sur l’attachement anglo-saxon à la liberté individuelle et au libre choix. Ce raisonnement économique est à base de maximisation d’objectifs en acceptant de se laisser guider par des fonctions de coût, pas forcément linéaires.
- Dans le livre Juppé/Rocard, il est proposé une régulation du temps de travail hebdomadaire par un arbitrage de l’entrepreneur, en accord avec le salarié, avec un coût des charges sociales inférieur à celui pratiqué actuellement pour les 32 premières heures, et à un coût majoré pour les suivantes, ce qui reviendra selon moi à fabriquer 2 équipes en roulement, la semaine du Lundi au Jeudi, et le week-end du Vendredi au Dimanche (pratique pour ceux qui n’ont pas encore, ou qui n’ont plus, d’enfants à charge).
- Les Suédois ont appliqué un système de retraite où l’âge de départ est libre, en contrepartie de quoi les allocations sont calculées sur les cotisations versées (durée, niveau), et sur l’espérance de vie restante (différente entre les ouvriers et les cadres). Système analysé par Thomas Picketty.
- Gérard Colomb propose quant à lui dans son livre « et si la France s’éveillait » un système souple de gestion du territoire, à plusieurs niveaux. Paris, la ville – monde ; les métropoles régionales, dont Lyon et Marseille, et Toulouse, Montpellier, Strasbourg, etc. qui structurent leur territoire; Les villes moyennes, qui réticulent le pays ; les départements ruraux. Ainsi, on voit dans son système anti-jacobien, que les départements ne subsistent que dans les territoires ruraux, ce qui introduit de fait une dissymétrie grandes villes – campagne dans la gestion du territoire. Ceci est un exemple de l’adaptation de la règle à la réalité, et non de la réalité à la règle ! Mais alors il faut aller jusqu’au bout de la logique, et ventiler les politiques publiques (établissements de santé, lieux de justice, SMIC, établissements de service public, d’équipement : la poste, Edf, Gdf) différemment selon les 4 types de territoires. Bref, en finir avec l’uniformité de traitement selon que l’on habite Paris, une ville moyenne, ou la campagne en voie de désertification.
Nota Bene. Imposer un Smic plus fort à Paris, et inversement plus faible dans une petite ville, inciterait les industriels à relocaliser leurs usines dans les préfectures et sous-préfectures de province, pour le plus grand bonheur des ouvriers qui gagneraient en qualité de vie (niveau de vie, loyers infiniment plus faibles, week-ends sportifs en nature, vider les ghettos des cités populaires).
- Pour finir avec les fonctions de coût, Gérard Marseille proposait comme dans d’autres pays européens une flat tax, taxe unique à taux de taxation unique = taxe proportionnelle. Thomas Picketty a proposé au Parti Socialiste une taxe unique, mais progressive (linéaire par morceaux), pour prendre en compte l’aspect justice sociale / redistribution. Où l’on voit que la fonction de coût choisie pour maximiser une optimisation, guide en fait vers l’optimum que l’on souhaite favoriser en fonction de son idéologie préalable au calcul. En d’autres termes, la fonction de coût encode l’idéologie, oriente l’optimum statistiquement atteint par la loi des grands nombres, sans imposer a priori le choix de chacun, qui est laissé au libre arbitre de chaque acteur économique …
BASE DE DONNEE CENTRALISEE DES CREDITS
Les gens sont de plus en plus alléchés par des crédits à la consommation trop vite accordés. Les banquiers ne font plus leur boulot, qui est de vérifier la capacité de remboursement. Cela pour des raisons de compétition commerciale bancaire, de prime accordée aux employés de banque par contrat de crédit placé, de taux de crédit quasi-usuraires qui permettent de se rembourser quand même.
Une mesure de bon sens, simple à mettre à œuvre, est une base de donnée centralisée des crédits en cours, que les banquier devraient systématiquement consulter avant d’accorder un crédit, et qui responsabiliserait juridiquement le banquier s’il accorde abusivement le prêt en dehors des normes de la profession (à définir par négociation Etat - banques). Ainsi, un défaut de paiement d’un crédit abusif serait à la charge de la banque en cause. Les comportements bancaires devraient très vite se réguler …
EDUCATION POPULAIRE AU BUDGET FAMILIAL
La gauche ne devrait pas déserter le terrain de la responsabilité individuelle, de l’éducation populaire à tenir un budget familial, à la place de céder à l’allocationite aiguë, poussée par ce qui est devenu le sport national, la pleurniche … Oui il faut le dire, il y a de l’argent dans ce pays, il n’est qu’à considérer le chiffre d’affaire du secteur touristique, du secteur automobile, du transport aérien, des télécommunications, le volume de l’épargne en maisons individuelles et en assurance vie ! De l’argent partagé entre un nombre considérable de concitoyens, mais qui laisse encore trop de gens de coté, et c’est pour cela que je suis de gauche. Mais enfin, dire que la majorité des citoyens nécessitent plus d’allocations, c’est une insulte à la misère de mes grands parents, aux efforts de mes parents à leurs débuts après guerre : A cette époque, l’honneur du pauvre, c’était de payer ses factures à la fin du mois en serrant les dents. Aujourd’hui, le gaspillage de la société de consommation est érigé en système, le crédit à la consommation à 20% d’intérêt revolver en vertu, puis l’on s’étonne quand la famille fait faillite, ce qui arrache des larmes, donc des allocations, aux politiques.
Ce qu’il faut d’urgence à la gauche, et ce n’est pas ringard, c’est de réinvestir le champ de l’éducation populaire à la bonne tenue d’un budget familial qui montre les mirages de la société de consommation et des financements. Cela ne tuera pas l’économie, croyez moi, loin de la, çà l’assainira ! Un consommateur en bon état est le préalable au bon fonctionnement de l’économie marchande ! Comment faire ? Utiliser les cours d’éducation à l’économie dès la Seconde, au lieu de spéculer sur les rouages de l’Etat … Diffuser des programmes télévisés consacrés au surendettement, à ses conséquences, aux gaspillages de la société de consommation, mais surtout en consacrant un large volet sur comment on aurait pu éviter ces situations, concrètement ! Enfin, redonner la parole aux politiques, pour faire de la tenue du budget familial une vertu civique (collective), et une vertu bien comprise (assimilée par les intervenants, les familles, pour leur plus grand profit égoïste) …
REDONNER VIE AU TISSUS DE TPE/PME TRADITIONNELLES
Force est de constater que, depuis une trentaine d’année que l’économie française se modernise, par la priorité donnée aux grandes industries exportatrices (qui rapportent des devises indispensables), une majorité de la population n’a pas pu suivre l’évolution des métiers demandés, et c’est trouvée exclue. En résulte le chômage, qui est le ciseau entre la baisse de la demande de travail peu qualifié des TPE/PME traditionnelles, et la hausse des qualifications exigée dans les grands groupes.
Mais alors, pourquoi s’acharner à réduire tout ce qui n’est pas innovant (start up = jeunes pousses) ou destiné à l’export (grandes entreprises) ? Je propose de revitaliser l’économie traditionnelle, faite de proximité géographique (ce qui est bon pour l’écologie), et de réseau humain (favorable au moral de la population, et donc des consommateurs).
L’imposition sur les auto-entrepreneurs, les TPE, les Petites Entreprises doit être favorable à leur croissance, et à l’emploi. Les rapports avec l’administration doivent être rendus basiques. Voir les multiples propositions ci-dessus. A l’inverse, on veillera à ce que les grands groupes participent pleinement à l’économie nationale, notamment via l’impôt, eux qui ont trahi la promesse de tirer l’économie en avant, qu’ils avaient fait à tous les politiques des 30 dernières années !
CONSERVER LA FILIERE NUCLEAIRE TANT QUE LES ENERGIES DE REMPLACEMENT NE SONT PAS MATURES !
Je parle là en tant que scientifique, ingénieur, chercheur. Je suis bien conscient des inconvénients de nos filières nucléaires civiles (taux de radioactivité des déchets même après retraitement, possibilité de fuite radioactive suite à défaillance technique, attentat, catastrophe naturelle, surcoût lié au démantèlement des centrales en fin de vie). Il est nécessaire d’engager et de prolonger les recherches sur des énergies plus propres (production + stockage) : capteurs solaires (photoélectriques, autre physique fondamentale ?), amélioration du rendement éolien, énergie de la mer et des océans en mouvement, etc. Aucune de ces technologies n’est mature. On en est à la recherche, quelquefois aux prototypes, aux démonstrateurs, jamais à la phase d’industrialisation, encore moins d’équipement du territoire en terme de diffusion suffisante et de capacité énergétique globale (question de temps et de capitaux).
Or, depuis des centaines d’années, voire des millénaires, les inventions de rupture sont intervenues par hasard, souvent au cours de recherches axées sur un autre domaine. Ce n’est pas les hommes politiques, avec leur formation douteuse et leur QI (Quotient Intellectuel) relativement limité par rapport à Planck, Bohr et autres, qui vont changer quoi que ce soit à cet état de fait ! Donc, affirmer qu’on va changer de modèle énergétique en quelques dizaines d’années est une utopie, voire pire, un mensonge électoral. A l’horizon d’engagement des promesses présidentielles, soit 1 voire 2 quinquennats électoraux, je parie qu’il n’y aura qu’une modification à la marge du mix énergétique. Chacun son métier : que les politiques et les industriels financent les recherches énergétiques, et espèrent ; que les chercheurs travaillent dur sur plusieurs pistes pour déboucher un jour ; le calendrier est impossible à prévoir …
REFORMES DU SYSTEME BANCAIRE
Le système bancaire est fragilisé par sa propre gourmandise, et menace ainsi l’économie réelle, celle des entreprises et des consommateurs, en n’assumant plus son métier fondateur, qui est de collecter les excès d’argent des épargnants, puis prêter des fonds aux investisseurs.
L’éventail des mesures de réforme à prendre se trouve dans « L’échéance » de François de Closets, pp 263-272 :
- Taxe Tobin sur les transactions financières, pour freiner la spéculation en la rendant coûteuse
- Renforcement des fonds propres des banques, pour leur éviter la faillite en cas de demandes massives de remboursement
- Limitation par la loi du ratio de l’effet de levier, par exemple à 1 euro de fonds propre pour 20 euros prêtés, pour limiter les risques en cas de retournement de conjoncture
- Interdiction aux banques de prêter aux hedge funds (fonds spéculatifs), car dans ces fonds règne la démesure entre fonds propres (garantie) et fonds prêtés in fine.
- Que la cotation une fois par jour remplace la cotation en continu dans les places boursières, ceci afin de freiner la spéculation, notamment celle faite à la milliseconde par les automates algorithmiques financiers (programmes de spéculation automatique par ordinateur).
- Séparer les activités de spéculation sur les marchés de celles de banque de dépôt et de financement à l’économie, dans 2 types de banques différentes, comme anciennement aux USA : Glass-Steagall act. A savoir : en 2011, en France, ces activités génèrent chacune la moitié des bénéfices des banques mixtes. Une telle séparation des activités permet aux épargnants d’être moins sensibles aux activités des banques d’affaire (ou de spéculation), en cas de faillite notamment. Ceci est une des réponses à long terme pour éviter la répétition de la crise du système bancaire de 2008.
L’exemple du pays en avance en 2011 dans le dossier de la régulation bancaire est le Canada.
COMMENT COUPER DANS LES PRESTATIONS SOCIALES
Aujourd’hui les politiques sont pris en ciseau entre, d’une part, l’impérieuse nécessité de faire des économies dans les prestations sociales, et d’autre part, leur bonne conscience qui leur dicte de ne pas affecter négativement le niveau de vie de leurs concitoyens toujours en train de se plaindre de leur sort quoi qu’il en soit, et toutes catégories sociales confondues qui plus est ! Il est nécessaire de prioriser les efforts.
Ce qu’il faut, c’est conserver la base humaniste d’éviter d’aggraver la grande pauvreté ; on peut même la réduire dans notre phase de crise par des allocations spécifiques avec des instruments du type du RSA, et faire contribuer toutes les autres catégories sociales de manière proportionnelle (politique de droite) ou progressive (politique de gauche).
Quel que soit l’instrument fiscal (impôts supplémentaires ou coupes d’allocations, de prestations), il faudra veiller par l’établissement et le suivi par l’INSEE d’un indicateur statistique que la pauvreté absolue ne progresse pas, mais régresse via des allocations spécifiques révisées tous les 3 ou 6 mois.
Cette précaution fondamentale prise, d’humanisme et de cohésion sociale, tout instrument fiscal pourra être choisi : baisse des retraites au-delà d’un minimum à négocier avec les partenaires sociaux entre 0,8 et 1,3 Smic mensuels ; contribution aux soins médicaux légers en fonction de ses capacités financières (par exemple 5 euros par consultation si l’on est imposable, 5 euros sur ses médicaments si l’on est imposable, etc.) ; TVA normale à 20% plus 5% de TVA anti-délocalisation affectée à la réduction des charges sociales des entreprises ; Allocations familiales versées uniquement aux parents non imposables ; etc. En effet, ces réformes protègent les classes populaires et moyennes inférieures, tout en impactant les classes moyennes supérieures et les classes riches, qui, précisément, peuvent en payant contribuer à la solidarité nationale ; d’ailleurs les personnes composant les classes aisées auraient été bien contentes de trouver à leur profit le niveau de solidarité existant en France si leurs vies s’étaient déroulées avec moins de chance et plus d’à coups …
PROMOUVOIR L’INTERIM AUPRES DES JEUNES DIPLOMES
Les jeunes qui sortent juste du système scolaire ne sont pas forcément opérationnels tout de suite, donc sont moins rentables pour les entreprises qui rechignent par conséquent à les embaucher pour des contrats longue durée (les entreprises ne sont pas sûres des performances des candidats) et avec un salaire suffisant (manque de rentabilité). D’autre part, les jeunes ont encore intérêt à apprendre dans les diverses entreprises où ils peuvent être embauchés ; la polyvalence acquise lors des divers contrats d’intérim est un atout professionnel. Lorsque l’adéquation entre le jeune, le poste de travail, et l’entrepreneur est constatée, c’est là que le jeune décroche son contrat de travail à long terme.
Le préalable au contrat de travail long terme pour un jeune semble donc être la multiplication des expériences, via l’intérim notamment. Il faut donc promouvoir cette forme de contrat de travail chez les jeunes, car il est dénigré par les « insiders », ceux qui ont déjà un contrat de travail à long terme, et qui font à tort une mauvaise réputation à l’intérim. Il ne faut pas être trop gourmand à 20 ans … L’intérim est bien plus formateur et rémunérateur que l’errance du chômage !
BILAN ECONOMIQUE INDIVIDUEL ANNUEL À ENVOYER A CHAQUE CITOYEN
Je soutiens Laurent Wauquiez, qui, dans « La lutte des classes moyennes » pp 136-137, demande l’établissement annuel et l’envoi à chaque citoyen d’un bilan de ce qu’il a donné à l’Etat et de ce qu’il a reçu de l’Etat. Ceci afin de bien faire prendre conscience que tout le monde bénéficie des transferts de l’Etat (mais à des degrés divers) ; surtout, qu’il faut que chacun se responsabilise face aux transferts sociaux : la culture de l’argent est plutôt absente en France, pays catholique où l’argent reste soit tabou, soit occulte, caché, honteux. Pays aussi où beaucoup réclament toujours plus l’assistance de l’Etat sans agir suffisamment pour s’en sortir par eux-mêmes.
Je cite le passage de Laurent Wauquiez :
« Il me semblerait de bon sens que chaque Français acquitte un impôt minimal d’un montant modique, quitte d’ailleurs à baisser la CSG d’autant. Ce qui compte, c’est que chacun prenne conscience que son comportement génère des dépenses et que cela se retrouve sur sa feuille d’impôt. On en arrive à un point où certaines personnes sont sans cesse en demande d’aides supplémentaires de la part de la société : elles se lamentent de la moindre restriction, sans plus réaliser à quel point la société française les soutient de façon extrêmement généreuse.
En matière de santé, ce sentiment d’irresponsabilité est particulièrement aigu. Les médicaments, les soins, perdent leur valeur quand ils sont entièrement gratuits et quand aucune information n’est donnée. Je pense que le fait d’envoyer chaque année aux Français une feuille récapitulant les montants de solidarité nationale dont ils ont bénéficié dans l’année serait une bonne idée. Le but n’est pas de culpabiliser qui que ce soit, mais que chacun se rende compte des montants gigantesques que la solidarité nationale consacre à ses dépenses. Ce type de démarche serait propice à renforcer l’esprit de responsabilité. A terme, il serait d’ailleurs intéressant d’aller jusqu’à une sorte de bilan républicain récapitulant, d’un côté, votre contribution à la société (montant des cotisations sociales, de la CSG, impôt sur le revenu …) et, de l’autre, ce que la société a fait pour vous à la fois en espèces (prestations diverses, universelles et sous conditions de ressources) et en nature (dépenses d’éducation, infrastructures publiques …). Cette mesure fortement symbolique permettrait à chaque citoyen français de prendre conscience de son rôle au sein d’un contrat social équilibré et de sa responsabilité vis-à-vis des dépenses publiques. »
On en revient aux fondements de la république, les droits et les devoirs, encore et toujours … Et il faut désormais rappeler le côté « devoirs » de la formule, qui tend à être opportunément oubliée par nos concitoyens d’autant plus que le confort s’installe, avec son corollaire négatif, la fragilité psychique !
FINANCEMENT DES ETUDES UNIVERSITAIRES
Je suis favorable à une nette augmentation des droits universitaires, vers 1000 euros d’inscription annuelle, soit 1 mois de SMIC net. En effet il faut trouver un compromis réaliste entre le coût réel de l’année universitaire, et les moyens que peuvent dégager les ménages. Parce que la France est en faillite. Parce que ceux qui bénéficient le plus des études supérieures sont ont des parents de catégories socioprofessionnelles favorisées (éduquées et aisées). Donc parce que les transferts financiers doivent être limités pour ces catégories déjà privilégiées, au risque de défavoriser les autres catégories (ouvriers, employés) qui eux ont besoin de classes et de places d’apprentissage et de filière secondaire professionnelle et technique. Même si cette répartition n’est pas une fatalité dans notre éducation nationale républicaine, les statistiques parlent clairement.
Laurent Wauquiez n’est pas d’accord avec moi sur l’augmentation substantielle des droits universitaires. Cela dit, après cette précaution de respecter l’esprit du livre de M. Wauquiez, « La lutte des classes moyennes » pages 173-178, il énonce de bonnes idées concernant le financement individuel des études universitaires. Je le cite :
• « Renforcer l’action en faveur des familles nombreuses en examinant la possibilité d’aligner le calcul des frais d’inscription sur le quotient familial »
• « Un premier pas a été franchi en 2009, avec la création d’un prêt consenti par les banques et garanti par l’Etat. Je propose d’aller plus loin. Pour aider les étudiants à financer leurs études, l’Etat leur accorderait un prêt à taux zéro. Le remboursement ne se ferait qu’une fois que l’étudiant a accédé à son premier emploi stable. Les annuités seraient plafonnées à un montant maximum du revenu pour ne pas surendetter nos jeunes. Plus le salaire est élevé, plus les remboursements peuvent être rapides. »
• « Mais il faut aussi lutter contre les pratiques de certains propriétaires privés, qui abusent les étudiants en leur imposant, notamment dans les plus grandes villes, des loyers exorbitants pour des surfaces ridicules. J’ai défendu l’idée avec Benoist Apparu d’une taxation sur les minisurfaces pour décourager ce type de pratiques. »
• « Les étudiants pourront obtenir auprès des banques partenaires une avance du dépôt de garantie, correspondant à un mois de loyer ; ils la rembourseront sans frais en rendant leur logement. Et le Crous se portera garant pour la caution solidaire, qui est souvent, pour les familles aux revenus modestes, un motif de refus de la part des agences et des propriétaires. »
Et sa conclusion du passage :
« Parfois, avec un peu de bon sens, on peut arriver à moindre coût à monter des outils utiles. » Je confirme !
ENCOURAGER LES EXPERIENCES SOCIALES CIVIQUES
Dans son sous-chapitre « Humanisme contre administrativisme » du livre « La lutte des classes moyennes », pages 203-206, Laurent Wauquiez, ministre, présente de bonnes idées pratiques (et c’est bien cela dont nous avons besoin, droite et gauches idem !) au sujet des expérimentations de contrat social, pour faire respirer notre état de droit : « Dans la société civique de l’après-crise, nous avons besoin d’un état facilitateur et pas seulement régulateur ».
Je le cite :
• « Le tutorat dans les entreprises. Nous gâchons des compétences dans l’entreprise faute de savoir organiser la transmission des savoir-faire. Les générations s’ignorent, on fait partir les seniors du jour au lendemain et on n’accueille pas les jeunes. Pour remédier à cela, l’idée est de mettre en équipe un senior et un jeune. Le senior prend le jeune sous son aile, l’aide à prendre ses repères et lui transmet son expérience. Tout le monde y gagne. L’entreprise ne perd pas le capital humain qui alimente sa compétitivité, une vie de travail prend son sens dans cette transmission et le jeune peut faire ses premiers pas en toute sécurité dans l’entreprise. »
• « Un jeune étudiant qui peine à se loger devrait plus systématiquement pouvoir louer pour une somme modique une chambre chez une personne âgée dont l’appartement est devenu trop grand. En contrepartie, il s’engagerait à dîner régulièrement avec elle et à lui rendre de menus services, comme faire ses courses. Cette entraide entre deux générations n’est pas seulement un arrangement financier. Elle est aussi un moyen de combattre la solitude et de retisser du lien social. Cet échange de bons procédés entre un jeune étudiant et une personne âgée était fréquent dans la génération de nos parents et il s’est peu à peu perdu. Nous devons le réactiver, par exemple en proposant un contrat de location qui sécurise les deux parties. »
• « Un jeune étudiant a accès pour 100 à 150 euros par mois à une colocation dans un appartement meublé au sein d’un quartier défavorisé ; en échange, il passe quelques heures chaque semaine dans une association de quartier, pour donner des cours de soutien aux jeunes enfants, animer des besoins culturels ou sportifs pour les habitants … Là encore c’est une initiative qu’il faut diffuser car elle renforce les liens de voisinage et favorise la mixité sociale. »
Ces exemples ne sont pas anecdotiques. Une créativité sociale civique généralisée, associée à un assouplissement du lien juridique centralisé jacobin, permettrait de se sortir de bien de problèmes concrets que les français rencontrent tout au long de leur vie, du berceau à la maison de retraite.
REVALORISER LE CONTRAT SOCIAL REPUBLICAIN
Il est des livres qu’on ne regrette pas d’avoir pris le temps de lire dans sa vie. « La lutte des classes moyennes » de Laurent Wauquiez fait partie de ceux las pour moi. Certes je ne partage pas sa défense prioritaire des classes moyennes : pour moi, ce sont bel et bien les classes populaires qui souffrent, qui sont exclues du jeu social. Cependant, M. Wauquiez propose à la fois des bonnes idées concrètes (voir articles précédents), mais aussi il a une bonne philosophie de ce que peuvent être les aides sociales dans un Etat républicain. Je vous demande de lire au moins son chapitre 6 « droits et devoirs : le nouveau contrat social » et sa conclusion, pages 181-216.
Sommaire du chapitre 6 :
Chacun pour soi et personne pour tous
Le risque d’infantilisation : l’Etat peut tout, doit tout - La société de défiance – « J’ai droit à » - Incivisme et impunité – Pas dans mon jardin – La solitude dans une société en réseaux
Les classes moyennes, pivot du pacte républicain
Renouveler le contrat social
De bonnes bases, le refus des incivilités – Les droits et les devoirs – La responsabilité des élites : il nous faut des Bill Gates à la française – Humanisme contre adminitrativisme – Redécouvrir l’engagement pour les autres : entre bénévolat et service civique
Conclusion
LES AUTORITES RESPONSABLES DOIVENT JALONNER D’ETAPES INTERMEDIARES ET BORNER LA DUREE DES NEGOCIATIONS
Un acquis de Mai 68 est le refus de l’autorité bête et méchante, à laquelle étaient censés obéir aveuglément les subordonnés, sans connaître les tenants et les aboutissants, et au mépris de l’effort demandé. S’est alors ouverte une période de discussions interminables, où personne n’obéissait plus à personne, par principe. Or toute organisation a besoin d’un responsable en dernier ressort, voire d’un collège de responsables, qui écoutent les informations, les argumentations, puis qui décident, qui tranchent le nœud gordien. Il faut veiller impérativement à ce que les phases de consultations ne s’enlisent pas, ni dans la complexité ni dans le temps, que l’enlisement soit volontaire ou involontaire …
Par conséquent, les autorités responsables doivent jalonner d’étapes intermédiaires les négociations, et en borner la durée de chaque phase. Si les négociations s’enlisent, l’autorité en charge de la responsabilité doit trancher de manière unilatérale, puisque c’est la seule option qui lui reste. Ce principe de négociation doit être exposé clairement aux diverses parties prenantes, elle y gagnera en acceptation et en légitimité. L’antijeu sera stigmatisé clairement. C’est ce qu’a proposé en substance le candidat à la présidentielle Nicolas Sarkozy dans son discours de Villepinte, et cette méthode est la bonne, indépendamment de ce que l’on pense du fond de ses propositions. Cette méthode est également valable pour la discussion entre syndicats et patron d’une entreprise, entre les élèves d’une classe et leur professeur, en famille entre les enfants et leurs parents, entre des plaignants et un juge, entre un gouvernement et le parlement, entre un Président et la rue.
Aucune organisation humaine, ni même animale, ne peut se passer totalement d’autorité. En cas de gros temps sur une société, c’est l’autorité, si elle est compétente, qui assure la survie de tous. Encore faut-il jauger suivant les cas de la bonne intensité de l’autorité, de sa légitimité, de son mode d’application, du niveau possible et nécessaire de son respect.
ASSOUPLIR L’APPLICATION DES LOIS, BIEN DISTINGUER ENTRE L’ESSENTIEL ET CE QUI EST MOINS IMPORTANT …
Pour avoir été confronté récemment à un litige de broutille avec l’administration, j’ai compris à quel point l’administration pouvait être harceleuse, pouvait faire des histoires pour le plaisir de faire des histoires ! Les fonctionnaires se sentent dans leur bon droit de faire appliquer la loi, la même pour tous, là où il n’y a que des cas particuliers ; ils se comportent comme les gardiens d’une Loi semi-divine parce que la laïcité et la république ont remplacées le sacré dans mon pays, alors qu’ils se comportent de manière inhumaine et obtuse ! Ne vous méprenez pas, je ne prône pas le laxisme, je suis un républicain pur jus, issu des concours les plus impartiaux et les plus exigeants. Je sais aussi que les algorithmes de décision mathématiques qui sous-tendent les lois sont difficiles à établir, que les effets de seuils sont cruels pour ceux qui les subissent, et que même les législateurs en sont très conscients. Non, ce que je veux, c’est promouvoir la médiation dans tous les domaines de la société française : dans l’application des lois, le commerce, l’école, les services sociaux. Parfois se rendra t’on même compte qu’il faut être plus sévère que les lois de la république telles qu’elles sont !
En l’occurrence, comme je l’expliquais dans un précédent article, il faut s’appuyer sur les compétences légales, et le potentiel humain de médiation, des policiers municipaux, des gendarmes et des policiers, bien avant d’en arriver aux juges, surchargés de cas sans importance fondamentale ! L’actualité en est pleine : Procès Verbaux pour des dépassements de vitesse de quelques kilomètres heures sans aucune mise en danger ni de soi ni d’autrui ; Familles en difficulté de paiement, coupées de gaz ou d’électricité, pour parfois pas grand-chose, objectivement ; entreprises mises en redressement judiciaire pour des difficultés momentanées, alors qu’elles sont viables à moyen terme ; relation entre les mairies et les administrés houleuses à cause d’une application trop stricte du code de l’urbanisme ; etc., etc. La souplesse, le sur-mesure, même si c’est difficile à mettre en œuvre (alors penser par exemple aux médiateurs), c’est sûrement là une des clé du mieux vivre ensemble dans mon beau et riche pays qu’est la France …
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